1. La littérature suisse romande contemporaine : l’an 2000 jusqu’à présent
Cette séance se propose de réfléchir à l’état actuel de la littérature suisse romande contemporaine. Avec un fort accroissement des maisons d’éditions et des auteurs ces deux dernières décennies, elle gagne également en visibilité de nos jours grâce à la renommée internationale d’écrivains et d’écrivaines tels que Joël Dicker et Elise Shua Dusapin. Cela dit, il existe bien d’autres auteurs romands contemporains dont l’oeuvre mérite notre attention (Michel Layaz, Yves Laplace, Thomas Sandoz, Catherine Safonoff, Pascale Kramer, Aude Seigne, Blaise Hofmann, Bruno Pellegrino, Anne-Sophie Subilia, Fanny Desarzens, etc). Il s’agit ainsi de s’interroger sur les questions socio-politiques, linguistiques, philosophiques, personnelles, et autre, abordées par les oeuvres romanesques suisse-romandes publiés depuis 2000 et d’examiner les procédés employés pour en parler.
Contact : M. Steven URQUHART steven.urquhart@uleth.ca
2. Convergences et ruptures dans les trajectoires littéraires familiales
Les questions de filiation, biologique ou littéraire, sont un des enjeux principaux de la littérature française du XXe siècle (Viart, 1999 ; Demanze, 2008). C’est surtout le rôle des pères en tant que dépositaires d’un récit familial lacunaire qui a été exploré (Viart, 2009). Cependant, il est possible de repenser le mécanisme de la filiation en se focalisant sur la restitution de la part des écrivain.e.s de leurs propres généalogies féminines (Beizer, 2009). En ce sens, le lien familial et de collaboration existant entre Judith Cladel (1873-1958) et sa nièce Dominique Rolin (1913-2012) est emblématique. Sans se limiter à ce dernier cas, cette séance explorera les convergences et les ruptures qui existent dans les trajectoires littéraires familiales des écrivain.e.s francophones.
Contact : MME Maria Francesca RUGGIERO mariafrancesca.ruggiero@unibo.it
3. Exil et (re)construction identitaire: entre utopie et réalité
Même si l’utopie est souvent caractérisée par une “entrée en conflit avec la réalité” (Kameni 1), néanmoins l’on ne peut s’empêcher d’aspirer à se rapprocher de ce monde imaginaire non seulement pour trouver une vie meilleure, mais aussi pour mériter sa part de bonheur. À cet effet, de nombreux écrivain.e.s francophones, tels qu’Alain Mabanckou, Dany Laferrière, Mohamed Sarr, Ananda Devi, Nathacha Appanah entre autres, ont quitté leur pays d’origine pour d’autres horizons. Or, si l’exil, volontaire ou involontaire, transparaît dans l’écriture des auteurs dans la production des œuvres romanesques francophones, d’une perspective pédagogique, l’utopie s’incarne également dans l’apprentissage des langues. Pourquoi apprend-on une nouvelle langue sinon pour accéder à un ailleurs imaginé ? Quelle que soit la motivation (financière, sociale, psychologique), cette projection vers un avenir différent constitue déjà une utopie sur le plan identitaire : l’apprenant.e habite un monde linguistique qui n’est pas encore le sien, mais auquel il ou elle aspire appartenir. La salle de classe plurilingue se transforme ainsi en espace utopique : un lieu de négociation de voix, d’identités et d’appartenances, où plusieurs langues et cultures coexistent de manière dialogique. Dès lors, les apprenant.e.s de langues étrangères vivent une espèce d’exil symbolique pendant la reconstruction du soi plurilingue. Cette session accueille des propositions axées sur l’exil, la quête identitaire, l’apprentissage des langues additionnelles, le plurilinguisme et le pluriculturalisme, entre autres.
Contact : MME Sushma DUSOWOTH sushma_dusowoth@uhearst.ca
4. Exil, immigration et reconstruction identitaire dans le roman francophone du XXIe siècle
Depuis les années 2000, le phénomène de l’exil ou/et de la migration ne cesse d’enrichir le champ de la littérature francophone. Les écrivains migrants explorent l’altérité et naviguent entre culture d’origine et réalités de la terre d’acceuil. Leur rapport à la langue française et à leur langue d’orine, leur désir de revisiter leur passé sous un angle nouveau, aboutisent à des questionnements liées à l’identité du sujet migrant. Dans ce contexte, l’écriture devient un moyen de reconstruction identitaire dans une perspective de rupture par rapport à l’idéal des origines.
L’objectif de la session est d’interroger les formes et ptatiques d’éciture de l’identité re-composée en contexte d’exil et de migration dans le roman francophone du XXIe siècle.
Nous invitons des propositions de communication autour des axes suivants:
Littérature et langue en francophonie,
Écriture identitaire,
Exil dans la langue,
Problématique du retour,
Écriture de soi, etc.
Contact : MME Aminata AIDARA aminata.aidara@ucad.edu.sn
5. (Non-)Représentations du trauma et imaginaires de réparation et de guérison contemporains
Ce panel a pour visée d’explorer les postures, approches et pratiques littéraires et artistiques contemporaines dans la (non-)représentation du trauma (historique, familial, colonial, inter/transgénérationnel, intime, parmi d’autres), ainsi que de questionner les possibilités de réparation et de guérison dans la manière dont les interprétations et (ré)écritures du trauma permettent de voir, dire, ou encore vivre autrement. Ainsi, que nous disent les textes littéraires et les productions artistiques eux-mêmes sur le trauma ? Comment se positionnent-ils vis-à-vis d’eux ? Comment penser les liens entre littérature, arts et trauma, mais aussi les liens entre littérature, arts et guérison et réparation ? Ce panel invite des perspectives interdisciplinaires, à l’intersection des études littératures et culturelles, des humanités médicales, des trauma studies, des care studies, et des études décoloniales.
Contact : MME Jennifer BOUM MAKE jb2899@georgetown.edu
6. Imaginaires décoloniaux : genre, pouvoir et résistance dans la littérature francophone
Ce panel propose d’explorer les imaginaires décoloniaux dans la littérature francophone en mettant en
lumière les dynamiques de genre, de pouvoir et de résistance. En dialogue avec des penseurs
postcoloniaux tels que Frantz Fanon, Homi Bhabha, Achille Mbembe et Ngũgĩ wa Thiong’o, mais aussi
avec des théoriciens décoloniaux comme Walter Mignolo, Aníbal Quijano ou Silvia Rivera Cusicanqui,
ce panel insiste sur une distinction fondamentale : alors que les études postcoloniales demeurent souvent
ancrées dans l’analyse critique des héritages coloniaux, la pensée décoloniale se conçoit avant tout
comme une praxis radicale — un processus actif, inachevé, de déconstruction de la colonialité du pouvoir,
de reconfiguration des savoirs et d’invention d’alternatives politiques et culturelles.
Plurielle et traversée par des horizons philosophiques, politiques et épistémologiques parfois divergents,
la décolonialité met au premier plan les voix autochtones, les dynamiques Sud-Sud et Nord-Sud, ainsi que
l’agentivité des communautés dans les processus de transformation sociale. À travers l’étude d’œuvres et
de créations issues des espaces postcoloniaux, ce panel examinera comment les auteur·rice·s et artistes
francophones déploient des stratégies narratives et esthétiques qui réinventent les récits et imaginent de
nouvelles formes de résistance critiques et transformatrices.
Contact : MME Nevine EL NOSSERY elnossery@wisc.edu