Espace Membre
Email Page imprimer

Congrès mondial du CIÉF à Cape Town en Afrique du Sud du 9 au 15 juin 2025

Thème directeur du congrès : Circulation(s)

Consulter l’appel détaillé (cliquer)

PROGRAMME PRÉLIMINAIRE  du 26 mars 2025 (cliquer)

L’édition 2025 du congrès du Conseil International d’Études Francophones (CIÉF) se déroulera au Cap, en Afrique du Sud. Cette région d’une riche complexité, située au carrefour des circulations australes, nous invite à réfléchir sur les circulations de toutes sortes, ce qui sera le thème directeur de notre congrès.

La Table – Photo Eileen Lohka

Ville dynamique et multiculturelle, Le Cap est niché entre la célèbre Montagne de la Table et le vaste océan Atlantique. Connu pour sa riche histoire, sa diversité culturelle et son paysage socio-économique dynamique, Le Cap constitue un cadre idéal pour nos discussions sur les circulations. Le rôle historique de la ville en tant que port et son statut contemporain de capitale parlementaire et de pôle d’innovation et de créativité en font un lieu approprié pour explorer les complexités des mouvements et des échanges dans le monde francophone et dans la francophonie australe.

Dans un monde globalisé où l’information, les populations et les biens circulent plus rapidement que jamais, nous souhaitons engager une réflexion et une conversation dynamiques sur la notion de circulation(s). L’accélération de ces échanges a des implications profondes sur le fonctionnement des sociétés, les interactions culturelles et la façon dont les individus combinent leurs identités et leurs expériences. L’Afrique, souvent perçue comme une entité monolithique, est en réalité un véritable carrefour de migrations internes et externes, et de circulations de populations, d’idées, de technologies et de cultures multiples, diverses et variées. Cette dynamique est particulièrement prégnante dans les sociétés diversifiées et vibrantes du continent, chacune avec ses contextes historiques et contemporains uniques.

Des anciennes routes commerciales qui reliaient les royaumes africains à l’Asie et à l’Europe, aux autoroutes numériques contemporaines qui facilitent la communication instantanée et l’échange culturel, le concept de circulation en Afrique est multiforme et historiquement enraciné. Les schémas migratoires, volontaires et forcés, ont façonné les paysages démographiques et culturels, conduisant à une riche matrice de langues, de traditions et d’innovations. Les avancées technologiques, en particulier dans les communications mobiles et la connectivité internet, ont encore accéléré ces processus circulatoires, permettant de nouvelles formes d’activité économique, d’interaction sociale et de production culturelle. La circulation des idées et des pratiques culturelles remet en question et enrichit les traditions locales, favorisant des identités hybrides et de nouvelles formes d’expression. Ces processus mettent également en lumière le rôle du continent dans les réseaux mondiaux de production et d’échange de connaissances. En examinant ces diverses formes de circulation, nous visons à dévoiler les complexités et les contradictions qui définissent l’expérience en Afrique et dans la sphère francophone dans un contexte global. Nous espérons susciter des conversations qui reconnaissent non seulement les contributions du continent africain et des autres régions francophones aux mouvements mondiaux, mais qui engagent également de manière critique les défis et les opportunités qui découlent de telles circulations.

PRIX CIÉF DÉCERNÉ À ACHILLE MBEMBE

Achille MbembeHistorien, philosophe et théoricien politique, ACHILLE MBEMBE est reconnu pour ses travaux sur le postcolonialisme, la pensée critique africaine et la notion de nécropolitique, qui analyse la manière dont le pouvoir décide qui peut vivre et qui doit mourir. Professeur à l’Université du Witwatersrand en Afrique du Sud et chercheur associé à plusieurs institutions internationales, il a publié des ouvrages influents comme De la postcolonie (2000), Critique de la raison nègre (2013), Politiques de l’inimitié (2016), et plus récemment, Brutalisme (2020), qui explore la brutalité du capitalisme globalisé et ses effets sur les corps et les territoires.

Ses travaux croisent histoire, philosophie, anthropologie et études culturelles, faisant de lui l’un des penseurs les plus influents du continent africain et au-delà.


Mardi 10 juin 2025 à 16h30 : Table ronde « Art en mouvement » avec Maurice Mbikayi et Zemba Luzamba

Né à Kinshasa en République démocratique du Congo en 1974, Maurice MBIKAYI vit maintenant au Cap en Afrique du Sud. En 2000, il reçoit sa licence en conception et communication visuelles des Académies des Beaux-Arts de Kinshasa. Il complète son Master en Beaux-Arts avec Distinction en 2015 à l’École des Beaux-Arts Michaelis de l’Université de Cape Town.

Il a été électionné pour participer au symposium « Entre les lignes », un échange entre Michaelis et l’Université des Arts Braunschweig en Allemagne. En 2010, il est sélectionné par l’Alliance française pour une exposition individuelle itinérante en Afrique du Sud, au Swaziland et au Mozambique. Pro Helvetica de l’Afrique du Sud lui a décerné une résidence de trois mois au IAAB à Bâle.

Ses œuvres ont été exposées nationalement et internationalement en République démocratique du Congo, en Afrique du Sud, à Dakar, au Royaume uni, aux États-Unis, en Belgique, en France, en Allemagne, en Autriche, au Luxembourg, en Suisse, en Finlande, à Taiwan et à Cuba

 

Le peintre congolais Zemba LUZAMBA interroge et satirise les structures socio-politiques du pouvoir en Afrique en créant des peintures qui oscillent entre la satire et la représentation et semblent imiter, tout en le remettant en question, le mode de vie colonial des élites postcoloniales. Né en République Démocratique du Congo où il a grandi, Luzamba s’est installé en Afrique du Sud pour poursuivre sa carrière artistique. Cette expérience migratoire lui a offert une vision intime et empathique des communautés migrantes, laquelle a nourri une grande partie de son œuvre au cours des quinze dernières années.

En situant ses sujets dans des aplats de couleur audacieux, qui les dissocient de tout espace ou temps concret, Luzamba parvient à représenter certaines situations comme des idées universelles, laissant au spectateur la liberté d’interpréter ces scènes en fonction de son propre contexte. Ce procédé, combiné à sa maîtrise de l’observation du langage corporel, renforce l’immédiateté et la proximité du spectateur avec son œuvre.

 

BONGOY est né à Kinshasa, en République démocratique du Congo, en 1980. Il a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa avant de s’installer en Afrique du Sud en 2013. Au Cap, Bongoy a développé une pratique pluridisciplinaire dont l’élément central est la réutilisation minutieuse et hautement texturée du caoutchouc provenant des chambres à air de pneus. En mélangeant ce matériau à d’autres déchets tels que la toile de jute, les emballages industriels et les textiles, il découpe et tisse ces éléments pour créer des sculptures complexes et des reliefs tridimensionnels. Son processus méticuleux s’inspire des techniques traditionnelles de vannerie tout en évoquant le travail physique qui rythme le quotidien en RDC.

Bongoy a présenté des expositions personnelles à la Gallery MOMO à Johannesburg ; à Ebony/Curated et à l’Association of Visual Art au Cap ; à THK à Cologne et au Cap ; ainsi qu’à This Is Not a White Cube à Lisbonne et à Luanda. Il a également participé à de nombreuses expositions collectives, notamment au African American Museum de Dallas, au Rupert Museum, à la Stellenbosch Triennale et dans le cadre de la série NMAFA+ du Smithsonian National Museum of African Art à Constitution Hill, Johannesburg. Son travail a été présenté lors de foires telles que la 1-54 Contemporary Art Fair à Londres, Contemporary Istanbul et la Lisboa Art Fair, ainsi qu’avec Southern Guild à Expo Chicago et à l’Investec Cape Town Art Fair.

Ses œuvres font partie de collections prestigieuses, notamment celles du Harn Museum of Art en Floride, de l’IZIKO South African National Gallery et de la UNISA Art Gallery, ainsi que de nombreuses collections publiques et privées à travers le monde. Plus récemment, Bongoy a été finaliste du LOEWE FOUNDATION Craft Prize 2024.

 

Mercredi 11 juin à 11h00 : Projecton du film Choeurs Atlantiques de Safoi Babana-Hampton

Ce film est une quête de mémoire personnelle poignante qui démarre depuis la Baie du Diamant, en Martinique, et atteint 3 continents, pour mettre en lumière ce que signifie d’être noir et d’être héritier des descendants d’esclaves aujourd’hui, dans un monde globalement interdépendant. Dans ce voyage spatial, temporel, visuel, sonore de réflexion et de sensations, nous serons guidés par l’artiste martiniquais Laurent Valère dont la sculpture monumentale, Le CAP 110, évoque un dialogue transatlantique fécond avec des acteurs culturels divers de la diaspora noire.
 
 
 
 
 
 

Jeudi 12 juin à 16h30 : Table ronde cinéma avec Safoi Babana-Hampton et Chloe Aicha Boro autour du film Choeurs Atlantiques

Safoi BABANA-HAMPTON est réalisatrice de documentaires et professeure de français et d’études francophones au département d’études romanes et classiques de la Michigan State University. Elle est une ancienne boursière Fulbright et deux fois récipiendaire et chercheuse principale du prix UIUC Humanities Without Walls, financé par la Fondation Andrew Mellon, qui a soutenu la production des deux premiers long-métrages documentaires, Mémoire hmong à la croisée des chemins(2015) et Enfance hmong à la croisée des chemins (2017).  Ses centres d’intérêt incluent les études postcoloniales francophones; études transnationales et diasporiques dans le monde francophone ; théories du cinéma et études audiovisuelles; théories du récit, de la représentation et du dialogue interartistique dans leurs relations complexes avec les questions de genre, de classe, de race, de mémoire culturelle et historique.
 
 
 

Écrivaine et cinéaste burkinabé, Chloé Aïcha BORO, après des études universitaires de lettres modernes, commence comme journaliste dans la presse écrite. Elle se met au documentaire avec un premier long métrage remarqué :  » Farafin ko », maintes fois primé. Suivi d’un deuxième long : « France aurevoir, le nouveau commerce triangulaire ». Elle signe en troisième long métrage, « Le loup d’or de Balolé », Étalon d’or du long métrage documentaire au Fespaco 2019, et Trophée francophone du meilleur documentaire 2021 de l’espace francophone. Son dernier long métrage : Al Djanat, remporte le prix documentaire Encounters Al Jazeera 2024 en Afrique du Sud. Et les prix des Compétitions Internationales des Major Docs Iles Baléares 2024 et au FICAA 2024 en Argentine… Les invertueuses est sa première fiction. Chloé Aïcha Boro est aussi productrice.